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La symbolique

Connue dès l’antiquité, l’allégorie s’épanouit à la Renaissance. Elle est codifiée au XVIIe et XVIIIe siècle, période au cours de laquelle elle est particulièrement prisée en littérature et dans les arts. L’homme utilise l’allégorie afin de concéder une place plus importante à une valeur naturelle ou inanimée. Selon Raymond de Petity dans son « Manuel des artistes ou dictionnaire des emblèmes et allégories » (1770), l’allégorie apparaît comme « une manière poétique d’exprimer avec peu de figures et même parfois une seule, un grand sujet ». L’eau, élément naturel par excellence, à la fois, créateur et destructeur, avec ses nombreux sens, s’est vue, dans de nombreux récits mythologiques, doté d’un corps humain. Représentée à l’état naturel, dans un paysage ou sortant d’une urne, elle peut également être un attribut valorisant les qualités d’une personne, une vertu ou un thème comme celui de la sensualité, sous-jacent dans l’iconographie du bain.

Baigneuse et sa suivante LE MOYNE François

Dans l’art, le thème de l’eau est abondamment traité au cours des siècles. Omniprésente dans l’univers, à la fois source de vie et d’énergie et symbole riche de significations, l’eau est mainte fois chantée par les poètes et les écrivains. Elle emplit de ses notes parfois suaves, parfois âcres les compositions des musiciens : Hendel avec « Water-Music » ou encore Frédéric Chopin avec « Prélude à la goutte d’eau » qu’il écrit à Majorque lors de son voyage avec George Sand…

Claude Monet, La Grenouillère , 1869

Le cas du mythe de Narcisse est un peu différent, car il repose sur une propriété de l’eau comme surface réfléchissante, mais qu’une moindre brise peut troubler. Il est intéressant de noter qu’Alberti, soucieux d’élever la peinture au rang d’art libéral, considérait Narcisse comme « l’inventeur de la peinture » : « s’il est vrai que la peinture est la fleur de tous les arts, alors la fable de Narcisse convient parfaitement à la peinture. La peinture est-elle autre chose que l’art d’embrasser ainsi la surface d’une fontaine ? » (1435). Cette conception de l’eau comme miroir explique l’importance qui lui est conférée, Léonard considérant également le miroir comme le maître du peintre.

Caravaggio: Narcissus

SALVADOR DALI – Metamorphosis of Narcissus

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