Dans l’enfer de nos océans

Dans la mythologie grecque, les Enfers sont des lieux souterrains où les âmes des morts y « vivent » pour le restant de l’éternité. Ce royaume est gouverné par Hadès, le dieu des Enfers.

Ce n’est donc pas pour rien que la zone Hadale porte son nom : située à 6000m sous la surface des océans, et dans un noir complet, la zone hadale reste un milieu mystérieux et où les conditions de vies y sont extrêmes.

Mais alors, que nous cache l’enfer des océans ?

Nous définirons dans cet article ce qu’est une zone hadale et je vous présenterais une des espèces que nous pouvons y trouver.


Pour commencer, il est important pour tous de savoir ce qu’est la zone hadale ou zone hadopélagique.

Je vous invite à observer ce schéma du site AquaPortail. Nous pouvons voir que la zone hadale se trouve juste sous la zone abyssale. Globalement, elle représente tout ce qui se passe à partir de 6000m en dessous de la surface de l’eau.

Le schéma nous montre une tranchée. Cela s’explique par le fait que les zones hadales sont majoritairement composées de fosses océaniques.

En effet, nous répertorions à ce jour seulement 46 zones hadales océaniques, dont 36 fosses (ou tranchées). Ces zones représentent à elles-seules plus de la moitié de la profondeur des océans.

La majorité des fosses océaniques (et donc des zones hadales) sont situés dans l’océan Pacifique, le long de ce qu’on appelle « la ceinture de feu ».

Cette zone est appelée ainsi, car elle est composée de nombreux volcans. Située aux bordures de plaques tectoniques, cette zone présente également une activité sismique importante.

Source : https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=24501917

C’est dans ces endroits que sont créées les fosses océaniques : par un mouvement de subduction, une plaque océanique plonge sous une autre plus dense, créant ainsi une tranchée très profonde.

  • Plus le pendage de la plaque est important, plus la fosse océanique sera profonde !

On retrouve ainsi plus de 64% de zone hadale dans l’océan Pacifique.

Maintenant que nous avons pu expliquer la définition et la création de la zone hadale, il est important de se pencher sur l’environnement qu’elle peut offrir.

Tout le monde le sait, les zones abyssales sont mystérieuses et présentent un environnement dangereux et à la limite de l’invivable.

La zone hadale n’échappe pas à cette règle : plongée dans le noir total, sa température avoisinent les 1°C à 4°C. La pression, elle, est de 600 à 1100 fois plus importante que sur Terre ! [1]

Nous aurions pu penser que la vie était impossible et pourtant, nous retrouvons dans la zone hadale des centaines d’espèces de poissons, mollusques ou crustacés (et surtout des crustacés).

Déjà, en 1959, Torben Wolf nous expliquait la manière de capturer les poissons de la zone hadale. Dans un article « La faune hadale ou faune des profondeurs supérieures à 6000-7000 mètres » de la revue d’écologie, « La Terre et la Vie », il nous décrit :

« Beaucoup de groupes de profondeur, tels que les Actinies, les Polychètes, les Mollusques et les Echinodermes, vivent presque exclusivement sur le fond. Mais parmi les Crustacés il peut être difficile, par exemple, de dire si une espèce vit sur le fond ou en pleine eau. La seule manière d’étudier la faune pélagique et sa distribution verticale est d’employer des filets à fermeture. On les immerge fermés, puis on les ouvre en profondeur et on les relève verticalement aux niveaux que l’on veut étudier. Dès que l’on a atteint la limite supérieure e ces niveaux le filet est refermé avant de le ramener à la surface. »

Aujourd’hui, les techniques ont évolué et nous pouvons découvrir de nouvelles espèces beaucoup plus facilement.

C’est ce qu’il s’est passé au cours de l’année 2022 : Lors d’une exploration dans la fosse d’Izu-Ogasawara, près du Japon, un robot sous-marin a enregistré une nouvelle espèce de poisson-limace. Située en dessous de 8836m sous la surface de la mer, les Pseudoliparis belyaevi, un poisson-limace a pu être filmé :

Dans une fosse voisine, les scientifiques ont pu attraper ces mêmes poissons à des profondeurs avoisinant les 8000m sous la surface de l’eau afin de les étudier.

Il a été expliqué que le corps gélatineux du poisson, sa façon de s’alimenter et l’absence de vessie natatoire (organe servant à faire flotter un poisson à une profondeur voulue) lui offre des avantages à la survie dans un milieu abyssale.

Cependant, selon le scientifique Alan Jamieson, le chef de l’expédition en question, il sera difficile de battre la profondeur de la présence d’un poisson : « Si ce record est battu, ce ne sera que par petits pas, potentiellement de quelques mètres seulement »


Pour conclure, nous pouvons résumer la zone hadale à un secret qui se dévoile petit à petit.

Les futures explorations et le développement de nouvelles technologies nous permettra sans doute de découvrir et de comprendre davantage ce qu’il se passe sous l’eau.

Je vous invite à aller visiter l’article sur la Fosse des Mariannes afin d’en apprendre plus sur les fosses océaniques, ces maîtresses de l’enfer des océans.

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