Étude de cas : Le bassin d’Arcachon
Entre juillet et septembre 2022, une série d’incendies a frappé la Gironde, marquant la région de cicatrices indélébiles. Le premier départ de feu survenu près de la Teste-de Buch le 12 juillet à cause d’un problème électrique, a nécessité une dizaine de jours de lutte acharnée. Simultanément, un second incendie à Landiras a éveillé des soupçons criminels. Quelques semaines plus tard, un troisième feu dans le sud du Médoc a aggravé les dégâts, accentués par des conditions climatiques caniculaires.
Les animaux inégaux devant les flammes et les fumées
Bien que les incendies n’aient entraîné aucune perte humaine, leur impact sur la faune et la flore a été catastrophique. Les insectes, jeunes animaux, et jeunes oiseaux incapables de fuir ont été particulièrement vulnérables. Les grands mammifères ont souvent perçu le danger tôt, contrairement aux petits mammifères pris au piège. Même ceux ayant échappé aux flammes ont été confrontés à des dangers tels que la circulation routière. Malgré tout certains ont survécu mais affamés et assoiffés. Les écureuils roux ont été particulièrement touchés, certains nécessitant l’euthanasie en raison de pattes brûlées.
Le zoo de la Teste-de-Buch a également perdu une dizaine d’animaux évacués en raison du stress et de la chaleur.
Les incendies répétés représentent une menace grave pour les espèces en voie de disparition, accélérant la disparition d’espèces protégées. Il est désormais admis que les animaux survivants subissent des séquelles à long terme, avec des études montrant des impacts sur la progéniture. Des études australiennes ont révélé que les animaux modifient leur métabolisme pour économiser de l’énergie après un incendie, entraînant une baisse de la reproduction.
Les animaux ne réagissent pas tous de la même manière aux incendies. La vulnérabilité à la fumée dépend de leurs caractéristiques intrinsèques, tels que les oiseaux particulièrement affectés. Par ailleurs, les animaux habitués à ces situations ont de meilleures chances de survie, anticipant le danger dès les premiers signaux.
Les feux de forêt : témoins et acteurs du bouleversement climatique
Ces incendies, de plus en plus fréquents, sont des amplificateurs du réchauffement climatique, contribuant à un cercle vicieux de destruction environnementale. Entre 1960 et 2008, les feux de forêt ont augmenté de près de 20%. La corrélation entre le changement climatique et les incendies est indéniable, soulignant le rôle humain dans ces catastrophes. Selon le rapport Planète Vivante du WWF en 2018, 60% des populations d’animaux sauvages ont disparu en 40 ans, principalement en raison d’activités humaines telles que l’agriculture intensive, le dérèglement climatique, la pollution et la dégradation des sols.
L’ONF mobilisée
Après cette série d’incendies incendies, l’Office Nationale des Forêts se mobilise dans la reconstitution de la forêt de Gironde et de ses habitats. A l’issue d’un travail d’observation, les équipes envisagent de replanter. Un travail de longue haleine. En ce qui concerne les espèces animales menacées, l’ONF s’engage de manière proactive, intervenant avant même la survenue d’incendies en forêt. Ces actions offrent un soutien indispensable à la biodiversité et contribuent au maintien des écosystèmes dunaires et forestiers. Il s’agit notamment de la création et de l’entretien d’un vaste réseau de mares bénéfique pour les mammifères, les amphibiens, les insectes aquatiques et la flore.
Face à cette réalité, une action urgente est nécessaire pour préserver les écosystèmes et éviter la disparition accélérée d’espèces vulnérables. Les incendies en Gironde ne sont pas simplement des phénomènes naturels, mais plutôt les symptômes d’un problème plus vaste lié à l’impact dévastateur des activités humaines sur la biodiversité de notre planète.