Feu de forêt : Gestion après incendie et Prévention

Source Radio France, Photo prise après le passage des flames dans une foret du massif des Mayons dans le Var, le 20 août 2021.
Une question majeure survient après un feu de forêt : faut-il replanter ou laisser faire la nature ?
Ce sont principalement les experts de l’Office national des forêts (ONF) et de l’Institut national de la recherche agronomique (INRAE) qui prennent la décision. En général, la régénération naturelle est le premier choix des scientifiques et des forestiers.
Mais alors comment la flore puis la faune se régénèrent-t-elles ? C’est un phénomène très long qui prend plusieurs dizaines d’années. De plus, le temps de régénération varie en fonction du climat et des espèces concernés. Tout d’abord, après l’incendie, l’odeur de la fumée va attirer certains insectes (comme les mouches et les coléoptères). Les arbres affaiblis deviennent alors leur nourriture et leur lieu de ponte ce qui va rapidement attirer des prédateurs (comme les oiseaux). Ensuite, lors de la première année, les graminées et les mousses refont leur apparition. Deux ans après l’incendie, on retrouve de nouveaux buissons ainsi que plusieurs animaux comme des chevreuils, des lièvres ou des sangliers.
Après trois à cinq ans, les traces du feu sont moins visibles. En effet, on retrouve diverses herbes
et plusieurs arbustes recouvrant le sol.
Enfin, les oiseaux reviennent après une quarantaine d’années ! De plus, pour la plupart des arbres il faut attendre 70 à 100 ans pour qu’ils atteignent à nouveau 10 à 20 mètres.
Lorsque la régénération naturelle n’est pas possible, des aides sont mises en place, par exemple, des plantations mixtes qui permettent de choisir des espèces qui seront plus résistantes mais aussi de privilégier les plantations composées de différentes essences. De plus, pour venir en aide à la faune une limite voir une interdiction de chasse est appliquée.
Il est alors primordial de protéger nos forêts avec toutes les espèces végétales et animales qu’elles abritent. En effet, soulignons que les effets néfastes des incendies sont nombreux : les dégâts matériels et humains mais aussi leur participation au réchauffement climatique et la dégradation de la biodiversité.
Comme nous le savons, plusieurs causes peuvent être à l’origine d’un incendie. Parmi ces dernières nous retrouvons les causes naturelles (par exemple : la foudre, une éruption volcanique), mais aussi les causes humaines (volontaire ou accidentelle).
Ces dernières représentent 90% des départs de feu de forêt, ce qui est énorme ! Il est donc primordial de faire de la prévention et sensibiliser les citoyens.
Pour cela, diverses méthodes sont utilisées :
D’une part, la défense de la forêt contre l’incendie passe par des outils d’aménagement et d’entretien des massifs issus du code forestier (Plan de Protection de la Forêt Contre l’incendie). En effet, le code forestier prévoit notamment l’obligation légale de débroussaillement.
D’autre part, la loi du 2 février 1995 permet notamment la délimitation des zones d’expositions aux risques à l’intérieur desquelles les constructions sont interdites. La prévention notamment à travers la maîtrise de l’urbanisation, plusieurs documents (par exemple cartographique) permettent de connaître les risques selon les territoires et par conséquent la réduction de l’exposition des personnes et des biens. Cela permet de limiter les dommages causés lors d’un incendie.
Pour conclure la politique de défense de la forêt contre les incendies (DFCI) du ministère de l’Agriculture et l’Alimentation repose sur 4 grands axes :
- Prévoir le risque et traiter les causes (météo…)
- Surveiller les forêts pour détecter les départs de feux et intervenir rapidement
(patrouille…) - Équiper, aménager et entretenir l’espace forestier (débroussaillement,
cartographie, équipements de surveillance et d’intervention…) - Informer le public et former les professionnels
Rappelons les gestes à avoir ou non dans une forêt grâce à cette affiche du
gouvernement français, suite au déplacement du ministre Gérard Collomb dans le
Gard et le Var en mai 2018 pour lutter contre les feux de forêt.