Le soleil joue un rôle fondamental dans la régulation de nombreux processus biologiques, et son absence prolongée peut avoir des conséquences profondes sur la santé physique et mentale. Dans cette section, nous examinerons les effets de l’absence de soleil sur le corps humain, notamment sur la santé, le rythme du sommeil, l’adaptation biologique et l’utilisation du soleil artificiel.
Effets sur la santé physique
Le manque de lumière naturelle peut affecter plusieurs aspects de la santé physique. En particulier, une exposition insuffisante au soleil peut entraîner une carence en vitamine D, essentielle pour le bon fonctionnement du système immunitaire, la santé osseuse et la régulation
de l’humeur. Selon une étude publiée dans The Journal of Clinical Endocrinology & Metabolism, des niveaux insuffisants de vitamine D sont liés à un risque accru de maladies chroniques telles que l’ostéoporose, les maladies cardiovasculaires et même certains types de cancers.
De plus, l’absence de soleil peut perturber l’équilibre hormonal. La lumière naturelle influence la production de sérotonine, un neurotransmetteur lié à l’humeur, et la mélatonine, l’hormone régulant le sommeil. Une étude de 2018 publiée dans Environmental Health Perspectives indique que l’exposition à la lumière naturelle est cruciale pour maintenir un équilibre hormonal optimal,
et son absence prolongée peut entraîner des troubles de l’humeur, de la dépression et de l’anxiété.

Perturbation du rythme circadien et du sommeil
Le soleil est un régulateur majeur du rythme circadien, ce cycle biologique interne d’environ 24 heures qui régule des processus tels que le sommeil, l’éveil, et même la température corporelle. La lumière du matin aide à ajuster ce rythme interne et à maintenir des habitudes de sommeil saines.
Lorsqu’une personne est privée de lumière naturelle pendant de longues périodes, comme c’est souvent le cas dans les régions du nord pendant l’hiver, son rythme circadien peut se décaler, ce qui entraîne des troubles du sommeil. Une étude de Sleep Medicine Reviews (2017) a démontré que la privation de lumière naturelle perturbait l’horloge biologique, entraînant des difficultés
d’endormissement et un sommeil de mauvaise qualité.
Les personnes exposées à l’absence de lumière solaire peuvent aussi développer des troubles comme le trouble affectif saisonnier (TAS), une forme de dépression qui survient généralement pendant les mois d’hiver, lorsque l’exposition au soleil est limitée. Les symptômes incluent la fatigue, la perte d’intérêt pour les activités habituelles, et un besoin accru de sommeil. Une revue des recherches dans The Lancet Psychiatry (2020) a révélé que la lumière du soleil,
particulièrement celle du matin, joue un rôle crucial dans la régulation de l’humeur et du sommeil.

Adaptation biologique et réponses physiologiques
Notre corps est conçu pour s’adapter à l’alternance du jour et de la nuit. Cependant, en l’absence de lumière naturelle, ces mécanismes d’adaptation sont altérés. Le manque de soleil peut affecter la production de mélatonine, une hormone qui indique au corps quand il est temps de dormir. Un article de The Journal of Pineal Research (2015) a mis en évidence que l’absence de lumière,
particulièrement la lumière bleue émise par le soleil, diminue la production de cette hormone, entraînant un décalage du sommeil et une perturbation du cycle naturel. Les personnes vivant dans des environnements où l’exposition à la lumière naturelle est limitée ont souvent recours à la lumière artificielle pour compenser cette absence. Cependant, l’éclairage artificiel, surtout la lumière blanche ou la lumière bleue des écrans, ne reproduit pas les effets
bénéfiques du soleil. Une étude menée par des chercheurs de l’Université de Harvard a révélé que l’exposition à la lumière artificielle en soirée, surtout via les appareils électroniques, perturbe encore davantage le rythme circadien, rendant l’adaptation biologique au cycle jour-nuit encore plus difficile.
L’usage du soleil artificiel comme alternative
Face à la carence de soleil, certaines personnes se tournent vers des sources de lumière artificielle, telles que des lampes de luminothérapie, qui reproduisent l’effet de la lumière naturelle. La luminothérapie est utilisée pour traiter des troubles comme le TAS et pour rétablir le rythme circadien. Une étude de 2016 publiée dans The American Journal of Psychiatry a prouvé l’efficacité de la luminothérapie dans la réduction des symptômes du trouble affectif saisonnier, et
a également mis en évidence que l’exposition à des lampes de lumière blanche pendant environ 30 minutes chaque matin pouvait améliorer la qualité du sommeil et l’humeur des participants. Bien que la lumière artificielle soit un substitut potentiel au soleil, elle n’est pas totalement identique à la lumière naturelle, qui comporte un spectre lumineux complet bénéfique pour la
régulation des hormones et des processus biologiques. C’est pourquoi, même si la luminothérapie peut être utile, elle ne doit pas être considérée comme un remplacement parfait pour l’exposition au soleil naturel.
L’absence de soleil a un impact profond sur de nombreux aspects biologiques, de la santé physique à la régulation du sommeil et à l’adaptation du corps à son environnement. Il est crucial de compenser le manque de lumière naturelle par une exposition adéquate au soleil et, si nécessaire, par des méthodes comme la luminothérapie. En favorisant des habitudes saines d’exposition à la lumière et en ajustant notre environnement, il est possible de minimiser les effets
négatifs d’une absence prolongée de soleil sur notre bien-être biologique et psychologique.
Bibliographie
-NIH
Par Mervet BENELFOUL